Même rauque l’espérance ne s’amenuise pas

Laisse-entendre. Kyrielle de "parce que" en désordre.

Parce qu'il est de ces présences nous creusant jusque dans l'absence. Parce que même dans leur mort l'on ventriloque les nôtres. Parce nos fantômes nous peuplent nos disparus chahutent derrière nos dents. Parce que toujours chancelant. Sur le bord. Au seuil. Dʼune faille, d'un gouffre, dʼun abîme.

Parce que ni arthropodes ni squamates. Parce que soubresaut d'existence, fossiles de chairs, filaments de peaux, exosquelettes ambulants laissant passer la lumière .

Parce qu'on voudrait. Être. Autre chose que masse informe, de peu de rien, grouillant. Intranquille. Fatras. Insignifiants. Parce que l'on hurle en cursive.

Parce que nos amoncellements de promesses fanées, flétries par la racine ont goût doux-amer de grenades. Parce que banalité de nos lâchetés. Ordinarité de nos médiocrités.

Parce que nous en sommes pas mort – du moins pas totalement.

Parce que piétinant obstinément à faire advenir de nous-même autre chose que ce qui est déjà. Nap continue. Nou pap. sispend. Goumin.

Parce que quand bien même vaines soient nos furies, vains nos acharnements, leurs beautés ne s'atrophient point. Le rire subsiste. Espiègle.

L'espoir demeure. Filet de bave.