Jamais Lu Montréal

Je ne ferai pas comme dans certains programmes de certains théâtres, expliquer le contenu de la pièce en faisant semblant qu'il n'est pas déjà ailleurs expliqué, comme si absolument il fallait vous allumer, ou m'allumer moi (nous qui sommes si allumés déjà), ou allumer les lumières de la salle en plus de celles de la scène, je ne ferai pas semblant que je connais tous les artistes du festival par autre chose que leur nom et n'affublerai personne ici d'une bio qui ferait paraître trop beau et trop grand pour que ça soit vrai, je vais plutôt me venger du prêt-à-penser qui prédomine en vous laissant aller à votre laisser-aller qui a eu le flair de vous mener jusqu'ici, et tous déjà ne vous entends-je me remercier de vous laisser découvrir et penser par vous-mêmes, ENFIN!, dans ce monde où vous connaissez la suite de cette phrase, point. En guise de deuxième phrase, je vais tout de même me vanter d'être heureux ici et dire un peu à cause de quoi je le suis, à cause premièrement du plaisir, qui est une condition à l'engagement, engagement au sens profond et plaisir au sens large, deuxièmement parce qu'au Jamais Lu, mais ça, vous l'avez deviné entre les lignes (si ce n'est entre les mots) de la phrase précédente, être idiot n'est pas de mise.

Jean-François Caron.