L'ennemi intérieur
au Théâtre ouvert
au Théâtre ouvert
Max a 16 ans. Max est parti. Sans dire ciao. Combien de temps, on ne sait pas. Où il est, on ne sait pas non plus. Jusqu’au jour où une vidéo est diffusée sur son compte facebook. Dans cette vidéo, on voit Max exécuter un type habillé en orange.
Une psychologue, Louise, est appelée au sein de l’établissement scolaire afin de récolter la parole des lycéens et du personnel, de les faire parler pour que rien ne pourrisse. Elle y rencontre Simon et George, les meilleurs amis de Max. Les deux adolescents cachent pourtant leur secret : ils ont décidé de kidnapper Selma, la petite amie de Max, pour qu’elle n’aille pas le rejoindre au bord du monde. Persuadés qu’elle est contaminée par l’obscur et Le Sheitan, ils sont prêts à tout pour la soigner et s’en remettent aux conseils d’Eddy, surveillant dans leur lycée, lui-même convaincu que l’action qu’ils mènent est juste et nécessaire pour le pays, la patrie, la nation.
Mais quand on a 16 ans et que les peurs prennent le pas sur la raison, rien ne se passe vraiment comme prévu…
SIMON – C’est la guerre m’dame
LOUISE – La guerre ? Contre qui ?
SIMON – A votre avis
LOUISE – Sans ennemi une guerre n’est pas une guerre
SIMON – Des ennemis on en a
LOUISE – Quand tu dis « on » tu dis « toi » « vous » ou « nous » ?
SIMON – Je dis « on » pour dire « nous » mais des possédés par la flemme uniquement préoccupés à se mater le nombril vous êtes pour le moment. Le jour où la paresse sera fatiguée de vous et vous lâchera, le « on » parlera de la rue, de la ville, du territoire, du pays, de la nation, de « nous ». Des ennemis c’est pas ce qui manque m’dame. L’obscur ça se camoufle. C’est en-dessous la peau dans la tête et dans l’œil. Suffit de sortir de son aveuglement. De virer ses œillères. De savoir regarder la face cachée du monde. Et d’arrêter de continuer sa petite route sans se retourner alors que tout se casse la gueule derrière soi.
Mise en voix Sophie Cadieux
avec Étienne Bianco, Hélène Gratet, Maïka Louakairim, Thomas Matalou, Guillaume Mika